LOU SARDA - IMPreSSION, SOLEIL COUCHANT

18.10.2016 - 26.11.2016

 

LOU SARDA - IMPreSSION, SOLEIL COUCHANT

Communiqué de presse
Lou Sarda
 est arrivée à la photographie par le détour des plateaux de théâtre et de cinéma. Cette échappatoire salutaire lui permet, par le truchement du corps féminin, de se projeter à loisir en s’inscrivant dans un cadre, narcissisme innocent qui a la modestie de ne pas s’étaler. Elle se veut autodidacte de cet art mais son séjour dans le monde des histrions lui a enseigné mieux que la technique du cadrage et de la mise au point : l’envie de se sentir vraie. 

Magnétisée par son modèle, elle tente d’en capter les blessures et les manques. Comme on le dit de cette image encore imparfaite qui émerge du fond d’un bain de développement, épreuve inaboutie qui éclot dans la chambre noire du photographe. 

Lou Sarda se tient dans la fenêtre de son viseur avec la politesse du bon goût et la civilité de la pudeur. De là, le traitement impressionniste de son travail qui l’éloigne d’un réalisme réducteur. Les reliefs surgissent à peine, le jour se fait clarté laiteuse, la clairière calfeutre ses couleurs. Le trait nourrit le sentiment plus qu’il ne certifie la précision. 

Un hédonisme lascif brûle aussi sous l’image de ce corps brumeux. L’artiste l’expose passivement offert, en apesanteur, crucifié dans l’espace ou progressant dans la lumière dissipée d’un bois, incertain de son identité et estompant mal ses formes dans un effort de fragile retenue.

Lou recourt aussi à une mise en scène où l’allégorie le dispute à la tyrannie de la pulsion car il ne s’agit pas de renoncer au sensualisme qui la travaille. 

Ophélie, « couchée en ses longs voiles », préfère le bord de la rivière à cette onde dérivant vers la mort. Là elle s’abandonne sensuelle et virginale, attendant dans un firmament de fleurs le miracle du désir qui la ranime, de l’être à qui se donner. C’est qu’elle reste accrochée à l’espoir incertain de revoir son prince. Hamlet l’aimait-t-il vraiment ou cherchait-il en elle le graal qui le délivrerait de la présence obsédante du spectre de son père ?

Lou Sarda revendique les origines de l’art photographique avec une sorte de nostalgie de l’époque où une chromophotographie balbutiante faisait éclatait la jeunesse conquérante du jaune, du magenta et du cian. Elle revient aussi au grain argentique comme à une peau indispensable qu’elle imagine peut-être voir muer vers un état plus apaisé.

L’iconographie de Lou Sarda s’intègre parfaitement à cet Intérieur Particulier que la Galerie ADDICT propose désormais régulièrement et où peintures et photographies contemporaines côtoient un cabinet de curiosité composé d’objets, luminaires, sculptures, antiquités et mobiliers design et industriels de toutes époques. Laetitia Hecht & Arnaud Caffort assurent cette cohabitation en rendant sensibles les liens existant entre ces œuvres pour conférer à l’ensemble sa cohérence et à chaque objet sa lumineuse singularité.

La Galerie ADDICT & Laetitia Hecht présente du 18 Octobre au 26 Novembre 2016, les photographies de l’exposition « Impression, soleil couchant » de Lou Sarda.

René Bonnell

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