gilles élie cohen - vikings & panthers

6.02.2015 - 28.03.2015

 

gilles élie cohen - vikings & panthers

Communiqué de presse
En 1982, le photographe Gilles Elie Cohen rencontre les "Vikings" sur un terrain vague de la Villette, dans le nord de Paris. C’était une bande de gamins "Cats" (en argot américain, un "cat" est un mec cool), une sous-culture rock'n'roll fifties, qui mettait en avant la fête, la danse, les costumes années 50 voyants, et l'amour des belles bagnoles vintage. Ils s’inspirèrent des "Del Vikings" qui avaient été dans les années 50 le premier groupe de Rock’n’roll qui comptait des blancs et des noirs. Leur style, la musique qu'ils écoutaient (le Rock'n'roll des origines, avec de nombreux artistes afro-américains) les opposaient à d'autres clans qui fréquentaient la scène Rock'n'roll : les Teddy Boys et les Rockabilly Rebels. 

Gilles Elie Cohen commence à traîner avec la bande jour et nuit et à les suivre dans leurs virées, leurs fêtes, et leurs concerts. Il entame alors un travail photographique de fond en s’immergeant dans leur univers. C'est dans la foulée qu'il fait connaissance avec les "Black Panthers", une autre bande composée surtout de jeunes antillais, qui fréquentent le même milieu. Les "Black Panthers", qui eux avaient emprunté leur nom aux activistes américains, peuvent être considérés comme les précurseurs des bandes "antifas" et "chasseurs de skins" qui vont défrayer la chronique à partir de 1985. Leur style sportif (arts martiaux) et vestimentaire (blousons inspirés de l'US Air Force) sera repris par les Ducky Boys, Red Warriors et autres Black Dragons, qui se donneront pour vocation de combattre et de chasser les skins néo-nazis des rues de Paris.

Rapidement les "Vikings" (qui se faisaient aussi appeler les "Del Vikings") comptèrent une centaine de membres, fréquentèrent les boîtes de nuit à la mode et imposèrent la loi dans certains quartiers de la ville. Le destin de l’un d’entre eux, Petit Jean, dont le portrait est présenté dans l’exposition Vikings & Panthers à la galerie ADDICT, est assez révélateur de cette frénésie. Après avoir fait partie des "Del Vikings", il rejoint les punks de la Fontaine des Innocents en 1983 et commence à suivre la Raya de La Souris Déglinguée. Ensuite il découvre le psychobilly énervé du groupe anglais The Meteors, qu'il suit jusqu'en Angleterre, où il vit dans des squats. Revenu à Paris à la fin des années 80, il serait décédé à la suite d’embrouille à la station de métro Stalingrad. La Souris Déglinguée lui a consacré une chanson, Little John, qui figure sur leur dernier album Les Toits du Palace.

Appartenant à un passé complètement révolu, ces jeunes défendaient à leur façon un style et une rage de vivre authentiques. Ils représentaient aussi une culture originale, exigeante, avec des codes précis et une musique qui n'était pas mainstream. C'est aussi une réflexion universelle sur le temps qui passe et les rêves cruels de la jeunesse, où l'innocence et la candeur côtoient la violence la plus féroce.

Filo Loco

Après le Punk et le Grunge, le Rockabilly des 80’ s’invite à la galerie ADDICT !

La Galerie ADDICT & Laetitia Hecht présenteront du 6 Février au 28 Mars 2015 les photographies de Gilles Elie Cohen dans l’exposition Vikings & Panthers

A l’occasion de la sortie de l’ouvrage Vikings & Panthers aux Editions Serious Publishing, le photographe Gilles Elie Cohen et les auteurs Jean-William Thoury et Pascal Szulc seront présents pour une dédicace le soir du vernissage le jeudi 5 Février 2015 de 17h à 21h.

« Je ne sais pourquoi, les deux bandes s’affrontèrent violemment, un soir, dans le quartier de Montmartre. Nos relations commençaient à s’estomper. Il y avait de moins en moins de rendez-vous. On se taisait à mon approche. Les scènes de violence devinrent fréquentes. 

Une vingtaine d’années plus tard je réalisai un film sur d’aléatoires retrouvailles. Plusieurs étaient morts de façon violente. J’avais le sentiment d’une tragédie que le film essaya d’exprimer.

Un champion du monde de boxe thaïe, un des meilleurs acteurs français, quelques trafiquants, un commerçant prospère, quelques paisibles pères de famille. Des destins égarés dans les banlieues. Un fugitif sur une île dans les Antilles. D’autres me fuyaient. Et d’autres encore qui s’accrochaient à des rêves en lambeaux. Et moi, aussi… pas beaucoup mieux. 

Il restait ce reportage que j’avais voulu intemporel. Une révolte brute et éternelle. La vague suivante était déjà née. La furie, la rage, la violence, montrait déjà son visage derrière le rictus d’Elvis. »

Gilles Elie Cohen, Amsterdam, 2014

"Rock contre la montre" Un film de Gilles Elie Cohen, 60 minutes, Arte, 2000

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